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Portrait

Non orthodoxe

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Théo Klein, 81 ans. L'ancien président du Crif ne croit pas à un regain de l'antisémitisme en France.
publié le 5 février 2002 à 22h00
(mis à jour le 5 février 2002 à 22h00)

L'alarme a été tirée. Il reste assis, vieux monsieur qui n'en est pas à sa première alerte. Les intellectuels peuvent bien gronder, les journaux titrer, les associations s'enflammer, il démonte le livre de l'un, le plaidoyer de l'autre, regarde derrière lui et assure publiquement que tout ne va pas si mal. Théo Klein dit: «Il y a dans nos esprits, ou dans nos gênes, quelque chose qui nous avertit des dangers qui vont se présenter. Je n'exclus pas que ce petit signal puisse fonctionner encore, mais attention.» Sa petite lumière à lui ne s'est pas allumée ces derniers mois, tandis que dans certaines banlieues, cages de résonance des passions palestiniennes, la kippa se cache. Au gré des 81 années passées, ce passager du siècle de l'Holocauste, a bien connu l'incandescente lueur. Mais cette fois non, Théo Klein, ancien président du Crif, notable à la parole installée, ne croit pas qu'une vague antisémite menace la France.

Théo Klein, c'est l'«israélite français». Son histoire ne débute pas sur les bords de la Méditerranée, ou dans les profondeurs orientales de l'Europe. Son quadriaïeul s'est présenté à la mairie de Strasbourg un jour de 1808, Napoléon avait décidé que les juifs devaient être inscrits à l'état civil. Il ne suffisait plus de dire Salomon, fils de David. Il choisit le nom de Klein. «Dans la famille, on n'a jamais su pourquoi.» Ça veut dire petit. Il l'était peut-être, l'aïeul, «coupeur de cors», continuellement penché sur les pieds abîmés par la marche. La famille

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