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Libération
Portrait

Barbie-sitter.

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publié le 7 février 2002 à 22h02

Lorie? Elle fait l'éducation sentimentale des fillettes de 7 à 13 ans, les vôtres, la mienne. Elle est la grande soeur idéale et pailletée qui balise les émois de cour de récré, la barbie girl rosissante qui fait scintiller les petits coeurs en sucre candide, la baby-sitter nature et affranchie qui fourgue en douce de bons conseils pépères et surtout pas pervers. Dans son premier album vendu à 500 000 exemplaires, Lorie parle basiquement à la petite fille éternelle. Il est question de ces rustauds de garçons qui TE croisent chaque jour sans TE jeter un regard, de TA meilleure amie avec qui TU échanges des secrets, du cruel dilemme que TU vis à choisir entre un blond et un brun sans bien sûr penser à faire trio, de la sagesse qu'il y a à rester seule en tenant à distance ces Don Juan de bacs à sable qui «sous leurs airs innocents/sont de vrais brigands». Il y a aussi un amoureux qui continue à penser à la précédente et une amourachée qui aimerait tant qu'on lui serine des «mon amour». Préoccupation sociale? Une ode à l'entente universelle post-11 septembre. Ambiguïté sexuelle? Rien de rien. Et rassurons les esprits tordus qui verraient un zeste d'inceste dans le fait de désigner son père comme «l'homme de sa vie»: si quiproquo il y a, il est totalement involontaire.

Lorie ne débarque pas d'une planète inconnue. Elle est la digne continuatrice de la Sheila de L'école est finie ou de la France Gall de Sacré Charlemagne. Elle appartient à la queue de comète des Spice Girls et des

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