Pour le trouver, tapez deux mots clés sur l'Internet: Mafia et Pasqua. C'est ce qu'a fait Antoine Schuller, le fils hanté par la figure paternelle, grillée par le soleil dominicain. Il a surfé, aidé des deux mots qui résument pour lui la vie de son père, et Christian Cotten lui est apparu, plus rapidement que le dépanneur sur le bord de la route. Un accro des décharges publiques, ce Cotten «Mon job, c'est éboueur», dit-il. C'est plutôt le genre col blanc, boutonné jusqu'en haut quand il n'est pas ceint d'un noeud papillon. La barbe est taillée de près, l'oeil est vif mais pas fiévreux, le sourire s'est depuis longtemps évaporé. En plus de Pasqua (qu'il accuse d'avoir fait massacrer les membres de l'ordre du Temple solaire dans le Vercors en 1995) et de Mafia (qu'il associe à franc-maçonnerie), vous pouvez taper Rika Zaraï (supportrice de sa liste «Politique de vie» aux européennes en 1999), secte (les rapports parlementaires sur le sujet l'ont épinglé), Bérégovoy peut-être (il croit à la thèse du meurtre) et, désormais, Schuller. Bien des chemins mènent à Cotten. «J'ai une vie intense.» Il s'est niché dans les zones d'ombre de la République, juché sur un tas de dossiers effectivement mal ficelés, et armé de quelques casseroles, il fait du bruit. Le jeune Schuller tombait bien.
C'est Marie Laforêt qui a pris contact. On arrive toujours à Cotten par le ressentiment. L'ex-chanteuse en a après son ex-mari, financier et franc-maçon qu'elle dit mêlé aux histoires du Temple solair