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Portrait

Le frère pétard

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Jean-Pierre Galland, 50 ans, militant procannabis historique. Risque la prison aujourd'hui pour son combat.
publié le 27 février 2002 à 22h25
(mis à jour le 27 février 2002 à 22h25)

Lyon. Samedi 15 mars 1997. Au Rail Théâtre, les militants du Circ (Collectif d'information et de recherche cannabique) préparent une soirée contre la prohibition des drogues. Elle n'aura jamais lieu. La police vient de saisir un véritable arsenal: un CD intitulé Petite Musique de chanvre, des graines ­ légales ­ de chanvre et, frappée sur des T-shirts, une tête de clown ornée de feuilles de cannabis en guise d'oreilles. Le président de la fédération des Circ, qui n'était pas présent sur les lieux, est interpellé quelques jours plus tard à son domicile parisien. Puis placé en garde à vue. Le 26 avril 2001, il est condamné en appel à 300 jours-amende à 300 francs : «90 000 balles pour une bille de clown qui a dix ans, c'est risible.» Mais la plaisanterie pourrait lui coûter plus cher encore : Jean-Pierre Galland refuse de payer. Le délai a expiré hier, il est donc théoriquement incarcérable. 150 jours de prison.

«Dignité», comme le clament ses supporters ? «Inconscience», comme il le dit lui-même ? Sens de la mise en scène, comme le lui reprochent d'autres ? Galland prend la pose. Dénonce un délit d'opinion et met le pouvoir «au défi de [le] foutre en taule». «C'est le moment ou jamais d'affronter les politiques. De les forcer à prendre position pendant la campagne.» Un Bové qui aurait troqué sa pipe pour un cône ? «Lui s'est pourvu en cassation. Moi je dois être un peu con, un peu Don Quichotte... sauf que je sais qu'à la fin, je vais me ramasser la gueule.»

Depuis dix ans, le

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