Bonnes nouvelles, il parle. Enfin. Sonnez trompettes, Jacques-Alain Miller (JAM) a changé. Aujourd'hui, il est tout mots dehors. Intarissable, bavard même. Osant publier régulièrement une Lettre à l'opinion éclairée. Et écrire : «Moi Jacques-Alain, étant bâillonné, ligoté, roulé dans la farine... Qu'il serait beau qu'il existât encore en France une opinion éclairée comme il y en eut jadis et qu'elle pût m'entendre.»
Tendons l'oreille. Le gendre de Lacan, l'exécuteur testamentaire du plus original des analystes du siècle dernier, existe. Il est là. Bien décidé à quitter sa tanière. Et à investir la scène publique. Le but ? «Allons donc, il veut être le chef, le référent», tranche Charles Melman qui fut son analyste avant de le «mettre à la porte». «Il veut être celui que l'on va voir quand on cherche à interroger un analyste. Et il y arrive puisque vous faites son portrait.»
Entrons chez lui. Ou plutôt chez Judith, la fille de Jacques Lacan qu'il a épousée en 1966. Chez eux, dans un appartement immense qui surplombe le Luxembourg, on tombe en arrêt devant une multitude de tableaux de maîtres. On s'assoit sur un de ses divans, installés en carré, sur lesquels nul ne songerait à se coucher. On rêverait de voir la fille du père. Mais il arrive seul, un peu gauche, avec toujours aux lèvres un petit cigare, bien différent néanmoins des célèbres «culebras» tordus de son beau-père. Une démarche de sénateur. Puis on l'écoute.
Soyons honnête, il est intelligent. De lui, il dit : «J'aime