Son nom, partout. Son nom comme un emblème, comme une raison sociale, comme une marque déposée. Un nom qui ne disait rien à personne et qu'il a imposé, à partir de rien et pour tout le monde. Un nom surgi de la banalité des cités. Un nom slogan, un nom logo, un nom SARL. Dia, son nom. Floqué sur son T-shirt noir sans manches, doré en pendentif autour du cou, tatoué sur son bras droit.
Mohamed Dia, 28 ans, gosse de Sarcelles, ancien emploi-jeune, est en passe de s'imposer sur le marché du street-wear, de la sape des rues. Tremblez Nike, Adidas et compagnie, le môme Momo s'apprête à vous tailler des croupières et à attifer la jeune classe de ses sweat-shirts, débardeurs et autres polos siglés Dia. Il a déjà commencé. 9,15 millions d'euros de chiffre d'affaires, 400 points de vente, des références dans les catalogues de La Redoute et des Trois Suisses, et une belle cote d'amour auprès des 15-25 ans. ça, c'est pour la France. Mais Dia développe désormais une stratégie à l'international, rien de moins. Il vient de passer un accord avec la NBA (ligue américaine de basket) pour l'Europe et il a piqué à Nike Tariq Abdul-Wahad, un des rares joueurs français à s'imposer outre-Atlantique.
L'histoire touille tous les ingrédients du conte de fées des cités. 1) L'ascension. Parents immigrés, goût pour la frime et l'épate, idée qu'on fait fructifier, copains qui vous font la courte échelle, succès. 2) La rançon de la gloire. Flambe, jalousie et procès en trahison par ceux restés tenir le mur