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Libération
Portrait

Jouée d'avance

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publié le 29 mars 2002 à 22h45

«Pas d'ombre, surtout. Pas d'ombre...» Meg Ryan se tortille. Sa publiciste retient le bras du photographe à chaque pellicule, vérifie la luminosité. La maquilleuse traque la trace de poudre, l'attachée de presse observe. Qu'on ne devine pas les pattes d'oie rieuses autour des yeux. Qu'un jeu de lumière ne vienne pas creuser le minois. «Non, non, pas de profil.» En surface. Du plat et de la joliesse, du pétillant et du sucré. Des cheveux blondis en ressorts, un gloss rosé pour des lèvres gourmandes. A quarante ans, Meg Ryan doit rester cette «Goldie Hawn pour la génération Häagen-Dazs», dont l'affublait un journaliste du Sunday Times, celle qu'elle était il y a douze ans déjà dans Quand Harry rencontre Sally.

Elle raconte son shopping de la semaine : «J'adore me perdre à Saint-Germain-des- Prés.» Et s'ouvre comme à une copine de shopping bio : «Mon fils Jake ? Oh... j'aurais dû vous apporter une photo, c'est le plus beau des petits hommes.» Inlassablement, au rythme d'une bluette par an depuis plus d'une décennie, Meg ressort sur les écrans ses mimiques et sa démarche maladroite, fronce les sourcils et tord sa lèvre supérieure comme un nourrisson qui ne sait trop s'il va pleurer ou gazouiller. Mouche et renifle. Feint de ne pas savoir que l'amour l'attend immanquablement en bout de pellicule.

Comme elle feint l'éclat de rire quand on lui rappelle qu'elle avait juré, après Vous avez un message en 1998, qu'on ne l'y reprendrait plus : «Je devrai arrêter, je ne sais pas pourquoi j

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