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Portrait

La loi du plus lu

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publié le 25 avril 2002 à 23h09

Il est une phrase que John Grisham se plaît à répéter, qu'il ne dira pas ce jour-là : «Je suis un auteur populaire dans un pays qui ne lit pas... La plupart des gens m'abordent en disant : "J'ai vu tous vos films !"» John Grisham, 47 ans, est l'auteur vivant le plus vendu au monde. Chacun de ses romans, un par an depuis 1991, occasionne une première impression d'au moins 2,8 millions d'exemplaires, est traduit en vingt-neuf langues, guetté par Hollywood où l'on parle désormais de «grishamovies»... Depuis la Firme, il truste les listes de best-sellers à longueur de semaines. Même la Dernière Récolte, son livre le moins commercial qui sort ces jours-ci en France, n'a pas démenti l'affolante équation.

En ce début d'avril, John Grisham est en promo à Paris. Dans le salon aux tentures couleur sang de l'hôtel-bonbonnière, il se prête aimablement aux demandes du photographe. Pourtant, le quadra accort dans le genre gentleman-farmer à pupille azur, limite autant que possible ses apparitions. En 1994, dans une interview, il évoquait la crainte de voir son fils ou sa fille enlevé(e). Soudain rattrapé et dépassé par une success story pourtant planifiée, comme il le raconte sans barguigner. En 1987, il est avocat depuis sept ans quand il a l'idée d'un thriller judiciaire. Ecrit en deux ans entre l'aube et l'ouverture de ses bureaux dans la banlieue de Memphis, A Time to Kill est rejeté plusieurs fois avant de trouver un éditeur modeste. «Là-dessus, j'ai décidé d'écrire un roman qui allai

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