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Libération
Portrait

Le poids de la plume

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Guy Carlier, 52 ans, chroniqueur sur France Inter, fait rire les autres comme pour se débarrasser de sa première vie.
publié le 3 juin 2002 à 23h48
(mis à jour le 3 juin 2002 à 23h48)

Il n'est jamais où on l'attend. Son territoire est pourtant bien balisé autour de la Maison ronde : le bistro en face, le resto ou le bureau au 5e étage. Mais Guy Carlier a l'art de disparaître. Seul rendez-vous qu'il ne peut louper : le matin, 7 h 50, studio 134 avec Stéphane Paoli. Apparaît enfin le corps de la voix du chroniqueur. Un regard bleu d'enfant battu dans une vaste carcasse qui se précipite tout entière la main tendue. «On se voit une heure seulement, souffle Guy Carlier, après il faut que je prépare l'émission de Stéphane Bern...» Retour au micro où, de sa voix gauche, il lit une lettre à Yvette Horner. Il sort du studio sans attendre l'invité du journal de Paoli.

«C'est ma dernière saison. Je vais arrêter la radio. Les auditeurs me comblent de lettres, c'est bon pour ma boulimie d'amour, mais je préfère aller vers le manque. J'écris un spectacle, j'essaie de finir un livre...» C'est vrai qu'il a l'air de passage dans le bureau des chroniqueurs, mais Bern connaît le refrain : «Il dit ça tous les ans, mais chaque automne, il nous revient.» Depuis 1996 sur France Inter, au Fou du roi comme dans le journal du matin, Carlier joue Carlier. Un éléphant de tendresse dans le jeu de quilles journalistiques. Sa deuxième vie, dit-il.

La première a commencé dans le pavillon d'Argenteuil. Maman était tombée amoureuse du gars qui chantait des chansons sur le marché. Le mariage, le petit... mais l'amoureux file vers l'Argentine sans donner de nouvelles. Son chef de service se