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Libération
Portrait

Don Quichoque

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publié le 12 juillet 2002 à 0h23

La castagne, ça oui il aime. Mais pas à ce point-là. Se faire traîner au tribunal par l'Union des étudiants juifs de France, Avocats sans frontières et la Licra, se retrouver dans un prétoire, collé au mur par le trio Finkielkraut-Adler-Taguieff... Forcément, il le vit mal, Mermet, producteur-animateur-reporter-démiurge de Là-bas si j'y suis, l'émission culte de France Inter, de se voir épingler l'étiquette de «judéophobe», d'antisémite de gauche, pour des propos antijuifs et propalestiniens de ses auditeurs diffusés à l'antenne il y a un an. «Qui s'explique s'excuse, et qui s'excuse s'accuse. Quand on est accusé de ça, le soupçon s'installe.» C'est accessoire mais ce qui l'a blessé, lui, le fils de prolo de la banlieue rouge, c'est que des intellos, des «super-tronches» comme il dit, «ne sortent de leur bunker de mépris que pour aller droit au tribunal», sans même avoir écouté ses émissions, sans polémiquer, sans l'appeler. «Les intellos, c'est comme les curés, on les vénérait.»

En attendant le jugement prévu aujourd'hui, il essaye d'écrire là-dessus pendant que c'est chaud, d'oublier en s'abrutissant devant le championnat de France de pétanque à la télé. Sevré de sa dose quotidienne d'antenne, il tourne en rond dans son appartement encombré de souvenirs de voyages. Appelle les copains : «Dis donc, tu voudrais pas donner le site de la pétition dans ton émission.» Il raccroche, sert rasade d'auto-ironie pour faire passer la pilule : «C'est le Mermethon ! Avec les cons, il y a