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Le goût du sacré.

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Tareq Oubrou, imam de la mosquée de Bordeaux, dans sa bibliothèque.
publié le 20 août 2002 à 0h42
(mis à jour le 20 août 2002 à 0h42)

C'est le Saint des Saints. Le lieu sur terre où Tareq Oubrou se sent le mieux. Là, il élabore ses «chantiers», s'abîme dans l'étude des textes religieux musulmans. Par passion et aussi pour y puiser les éléments permettant de «construire un islam qui prend en considération le contexte dans lequel on vit.» Vêtu d'un qamiz noir, la longue tunique des Pakistanais, et de babouches assorties, l'imam accueille le visiteur à la porte de sa maison moderne, près de Bordeaux, dans un lotissement en pleine campagne. Tareq Oubrou, sa femme Hadija et leurs quatre enfants y ont emménagé il y a quelques mois «pour le calme». Voici la bibliothèque. Sur les murs, des centaines d'ouvrages en arabe reliés de neuf avec calligraphie dorée sur tranche. Et un vrac d'ouvrages en français : philosophie, astrophysique, biologie, génétique, sociologie... «Cette bibliothèque, c'est toute une construction. Elle a progressé en fonction des questions qui me tracassent. Elle résume ma pensée.»

Lorsque Tareq Oubrou débarque du Maroc en 1979, c'est pour étudier la biologie. «Mais Dieu l'a voulu autrement.» La foi lui tombe dessus. «J'ai découvert Dieu en une seconde. Jusqu'à l'âge de 18 ans, je n'étais pas très pratiquant. Je n'avais jamais pensé être imam. Mon père [directeur d'école, ndlr] n'appréciait pas trop les religieux.» Son cheminement est solitaire : «J'ai construit ma pensée musulmane à partir de rien. Je ne suis pas allé dans une école coranique. Je n'ai jamais rencontré d'imam.» Son moteur ? «La

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