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Ligne de coque

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Bruno Peyron, marin d'eau dure, et la soute de son catamaran.
publié le 23 août 2002 à 0h43
(mis à jour le 23 août 2002 à 0h43)

Un tour du monde à la voile, de nos jours, c'est une histoire d'à peine plus de deux mois. C'est rudement court. Tes vacances se sont bien passées ? Ouais, pas mal : j'en ai profité pour aller saluer vite fait les trois caps des Mers du Sud. Sauf qu'on peut rêver de congés plus paisibles. Au printemps dernier, sur le maxi-catamaran Orange, Bruno Peyron et ses douze équipiers ont bouclé la boucle en 64 jours et une poignée d'heures, nouveau record sur la distance. Ce fut un match de boxe, la mer distribuait les baffes et le multicoque géant, tendu comme une corde de violon, se chargeait de les retransmettre à tout l'équipage. Dans ce genre d'entreprise, l'objectif n'est pas de gagner le combat mais d'éviter le KO.

Peyron a vécu l'aventure enfermé dans un boyau de carbone en compagnie d'un grand singe en peluche, cadeau de sa fille. Son QG : la table à carte, située à l'arrière de la coque tribord d'Orange. C'est étroit, bas de plafond (environ 1,80 mètre) et encombré d'électronique. Lumière faible. Vacarme incessant. «A l'intérieur, on entend vivre le bateau, on perçoit tous les changements à l'oreille», assure le chef de bord. La structure en carbone est une grande caisse de résonance. Une écoute que l'on choque fait tellement de bruit qu'on sursaute. Quand elle casse, c'est un coup de canon. «Les sons sont si impressionnants que j'ai parfois surgi sur le pont en croyant que ça cognait. Mais non, tout était calme dehors : on filait nos 25 noeuds tranquilles.»

Pas loin du singe

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