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Portrait

Le roman de la rosse

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Marie-Noëlle Lienemann, 51 ans, PS, s’étonne de la polémique soulevée par son brûlot contre Jospin et sa campagne.
publié le 30 août 2002 à 0h48

Elle commence à pleurer doucement, regarde ailleurs, semble livrer bataille avec elle-même, et finalement retient le gros des larmes. «Excusez-moi, je suis un peu émotive.» La question était : «Quel est le principal regret de votre carrière politique ?» Elle a hésité avant de répondre, émue: «Personne ne me prend pour une femme d’Etat.» Difficile de dire le contraire. Ses partisans et ses ennemis s’accordent sur un point : elle est au mieux «impulsive», au pire «incontrôlable». D’après elle, ça lui vient de sa grand-mère qui disait : «Faut dire ce qu’on pense !» Aujourd’hui, Marie-Noëlle Lienemann pense que Lionel Jospin a commis de graves erreurs durant sa campagne. Qu’il a sans doute manqué de souffle pour s’emparer de l’Elysée. Et qu’«il n’a pas été digne en abandonnant son camp en rase campagne». Alors elle le dit. Et pour bien se faire entendre, elle l’écrit dans un brûlot qui, avant même sa parution, a été mis au ban par les leaders du PS.

Mais son coup de gueule, elle ne l'assume qu'à moitié. «Ce n'est évidemment pas un bouquin contre Jospin», affirme-t-elle. Apparemment sans ironie. Elle est attablée au café d'un petit port cosy de l'île de Ré, lieu de transhumance estivale de la bourgeoisie parisienne. Là où, justement, lionel Jospin a toujours eu ses habitudes. «L'île de Ré, ce n'est pas notre seul point commun. Nous sommes tous les deux nés un 12 juillet.» Elle, quatorze ans après lui. Mais le parallèle s'arrête là. Malgré ses accointances ouvriéristes, cette catho

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