Janvier 2001, dans un restaurant italien de Manhattan. L'Orchestre de Paris vient d'achever une minitournée américaine triomphale, qui a convaincu jusqu'au critique du New York Times louant la santé retrouvée de la phalange municipale. A l'heure du dessert, l'un des pupitres se lève et commence une série de pantomimes désopilantes. Croqué dans sa suffisance un peu confite, Lorin Maazel déclenche l'hilarité. D'autres victimes suivent, au point que Chris toph Eschenbach, nouveau directeur musical de l'Orchestre de Paris, réclame lui aussi son imitation. Le musicien n'ose pas. Eschenbach est pourtant bien cool, dirigeant en chemise de soie noire à col Mao, taillée sur mesure par un Texan, à l'époque où il était directeur musical du Symphonique de Houston. Tout le contraire d'un dictateur.. Son attitude égale envers les gens trouble pourtant certains musiciens qui ont plus besoin de reconnaissance ou d'attention que d'autres. Après tout, même un monstre analytique comme Boulez a ses chouchous. Eschenbach, lui, une fois achevé le «travail public», comme il dit, se retire dans sa sphère de travail privée, son piano, et surtout ses partitions qu'il continue d'étudier tard dans la nuit après les concerts. A le retrouver dans un café parisien la semaine dernière, à l'observer dans l'élégance particulière d'une veste de satin noir brodé Roberto Cavalli, qui accentue son look de bonze tibétain, on pressent que les questions extra-musicales l'embarrassent. «D'autres chefs gay comme Mich
Portrait
Une baguette bien moulée
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par Eric Dahan
publié le 16 septembre 2002 à 1h01
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