Menu
Libération
Portrait

CUL.i

Article réservé aux abonnés
publié le 21 novembre 2002 à 1h51

L'orage est passé. Le porno du samedi soir a sauvé sa peau. Reste, dans le ciel de traîne, des vertueux frustrés, des politiques prestement reboutonnées, des films un peu plus cryptés, des cassettes crados qui continuent de circuler, et un pornographe pas tout à fait rassuré. Il s'appelle John B. Root, prononcez à l'anglaise sans baisser la voix. Il fournit les cases adultes de Canal + plutôt que les sex-shops, écrit des tribunes dans les journaux et des lettres aux ministres. Drôle de type, silhouette nerveuse d'ado qui se ride et se rince l'oeil, tout en discourant. Il est mouche du coche d'un monde puritain et abreuvé de sexe ou encore Bové du X qui dénonce le risque d'une France condamnée aux spectacles de copulations américaines. «On fait ça très bien ici.» Suivez mon regard.

Il a écrit (1) : «Il y en a qui font du porno pour baiser les filles à l'oeil.» Lui est connu pour cotiser à l'Urssaf et inviter les filles au restaurant. «Je drague les actrices après le film, faut pas coucher avec avant, sinon il n'y a plus de désir. De toute façon, j'ai pas beaucoup de succès.» Il avait épousé l'une d'elles, Loulou, ça a duré quatre ans, elle l'a plaqué pour Titof, son acteur fétiche. L'actrice Ovidie confirme : «Il n'a pas une Porsche avec une meute de bimbos dedans. C'est pas un chanceux en amour.»

Il a écrit : «Il y en a qui font du porno pour gagner plein de sous.» Visiblement, il n'y arrive pas. Il engloutit l'argent des producteurs dans ses tournages (deux par an) qu'il veut