Réputés eurosceptiques, les Tchèques soutiennent-ils l'entrée de leur pays dans l'Union européenne ? Ou la rejetteront-ils lors du référendum prévu l'an prochain dans chacun des dix pays qui vont être invités, demain à Copenhague, à rejoindre l'UE ? «Tout dépend de Vladimir Zelezny : selon qu'il critique ou appuie, il peut faire basculer le résultat d'un côté ou de l'autre.» Cette boutade d'une journaliste pragoise est à peine exagérée. Patron de la chaîne de télévision Nova, de loin la plus regardée avec près de 50 % de parts de marché, et sénateur depuis octobre, Vladimir Zelezny est l'un des hommes les plus influents du pays, et aussi l'un des plus controversés. Aux yeux de ses détracteurs, il aurait acquis TV Nova de façon illégale, grugeant son partenaire américain. Selon ses partisans, il n'aurait fait qu'utiliser habilement la loi. Avec son entrée triomphale en politique il fut le seul candidat élu dès le premier tour aux sénatoriales , certains se prennent à s'interroger : Zelezny, qui s'assure du même coup l'immunité, ne serait-il pas un Berlusconi tchèque ?
«Un entrepreneur malhonnête à succès, résume le politologue Jiri Pehe, un proche du président Vaclav Havel. Zelezny est le type même du capitaliste première version qui est apparu au début de la transition. Il considère que les lois ne sont pas faites pour lui. En Italie ou aux Etats-Unis, après la Seconde Guerre mondiale, des hommes se sont bâti d'immenses fortunes de la même façon. Aujourd'hui, leurs noms so