Sa démarche est déterminée. Jean délavé, gros pull col roulé noir, cheveu blond coupé court, elle se jette dans le canapé de cuir blanc de l'hôtel du Golf, un établissement tenu par Sandra, une amie d'enfance. Un café, quelques gouzi-gouzi aux familiers du coin, un clin d'oeil complice à une ancienne compétitrice, monitrice de l'ESF (Ecole de ski français) . Carole Montillet semble heureuse, dans son élément, loin du stress de la Coupe du monde, loin de sa médaille d'or olympique. Tous les quinze jours, c'est à Corrençon en Vercors, un petit village situé à quelques kilomètres de Villard de Lans, que «Poulette», comme la surnomment ses proches, vient respirer l'air frais de son enfance. Un retour vers son passé mais aussi vers son avenir depuis qu'elle y partage son appartement avec Olivier, son fiancé nutritionniste, son confident total.
A près de 30 ans, Carole est en pleine renaissance. Il y a deux ans à peine, elle était prête à raccrocher ses skis, lasse de donner tant de sa personne pour si peu de résultats. Mais impossible de s'arracher à ses éléments favoris, la neige, la glisse, et l'ambiance de groupe comme à ses débuts au club des sports de Villard de Lans. «J'aimais bien me retrouver avec tout le monde le mercredi, le week-end, pendant les vacances scolaires et puis il y avait cette petite rivalité avec les garçons qui me plaisait.» Carole n'oubliera jamais ce côté revanchard. Elle avait 8 ans et un physique qui lui permettait de s'imposer contre tous. Sandra auss