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Libération
Portrait

«Bouge-bouge»

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publié le 15 février 2003 à 22h18

Sans son casque, dont il ne se sépare plus en match depuis une blessure à l'oreille («Et aussi afin de rassurer ma mère», confesse-t-il avec un sourire de galopin), il ressemble moins à Atchoum, le plus véloce des sept nains. Il évoque plutôt un as de la débrouille genre Till l'Espiègle ou Bibi Fricotin. Comme ses modèles littéraires, Vincent Clerc n'a peur de rien et, du haut de son mètre soixante-dix-huit (pour quatre-vingt-cinq kilos), traverse l'existence de cette foulée explosive qu'il allonge sur le terrain. Saluant avec la même cordialité René Bouscatel, président tout-puissant du Stade toulousain, ou un limonadier anonyme à la fois confus et ravi de l'interpeller.

Etudiant en 2e année d'IUP métiers du sport à Toulouse («Car, dit celui qui émarge à des tarifs de cadre supérieur, le rugby ne dure pas éternellement»), le Dauphinois fait parallèlement l'apprentissage de la notoriété. Inconnu il y a encore trois mois, Vincent Clerc vient de signer l'ascension la plus fulgurante de l'histoire du rugby français, intégrant l'équipe nationale après avoir disputé seulement sept rencontres de haut niveau en club. Naturellement, sans éprouver le moindre doute, sans songer seulement à stresser. «Tout est arrivé si vite que je n'ai pas eu le loisir de me poser de questions, reconnaît-il candidement. J'ai pris les événements comme ils se présentaient en me disant qu'il serait toujours temps de les analyser plus tard, si nécessaire.» Vincent Clerc est ainsi. Volontaire et spontané. «