Super-Moderne. La Super-Mamie 2003 affiche l'ensemble des signes nécessaires au rajeunissement de la fonction. Elle est en pantalon noir quand la majorité des concurrentes s'est mise sur son 31 enjuponné et froufroutant. Elle a le cheveu blond et effilé là où perdurent les permanentes bleuies et les frisures à bigoudis. Elle arbore une silhouette d'aérobiquette gobeuse d'ecsta' et de marathonienne après EPO, qui dénote parmi les mammas mirotons. Quant au CV affiché, il joue sport et musique, ski nautique et piano, quand d'autres grands-mamans-poules peinent à déserter les fourneaux. Ajoutez à cela un bagout de communicante, une énergie à faire peur, un souci de soi avéré et vous aurez la typologie idéale de la senior chouchoutée par le marketing. Même son état civil et son milieu social se conjuguent pour vendre de la famille nucléaire et du CSP +. Il y a des éleveuses de marmaille et des méritantes de la mamelle, Claude Fourvel a un fils unique et deux petits-enfants, garçon, fille. Et la prof de musique, mariée à un sismologue, hausse la cible sociologique parmi les comptables, agents hospitaliers ou nourrices de la Dass. Qui, pour la plupart, profitent de leur retraite, quand Super-Mamie 2003, 63 ans, envisage tout juste de réduire le nombre de ses élèves.
Mais de quoi s'agit-il ? D'un concours façon Miss France, où il est question d'élire la nouvelle grand-mère «dynamique, enthousiaste, pleine de talents», quand la tradition les oubliait au coin du feu, tisonnant leurs so