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Libération
Portrait

Résolution 4-4-2

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publié le 10 mars 2003 à 21h55

Cet homme-là a un rêve, qui peut paraître un peu déplacé ces temps-ci: il veut qualifier l'Irak pour la Coupe du monde de football de 2006. «Je le sens, on peut y arriver. L'Irak est un grand pays du foot. Il est à la 50e place mondiale, il suffit de gagner quelques places en Asie et ce sera bon. Ce qui me rendrait fou, c'est si la politique venait à nouveau se mettre en travers de mes plans.» Une raison originale d'être contre la guerre.

Depuis novembre, Bernd Stange, ancien sélectionneur de la RDA (de 1983 à 1988), est entraîneur de l'équipe nationale d'Irak. Que les clubs y soient intégrés aux forces armées, que le président de la Fédération s'appelle Oudaï Hussein, fils de Saddam, n'est pas son problème : «Le foot, c'est le foot. Amener une équipe au mondial en Allemagne, dans mon pays, cela serait un beau couronnement.» A peine arrivé à Bagdad, le nouvel entraîneur a tenté une reprise en main générale : «Les joueurs irakiens sont tous des petits Zidane. Ils sont très bons techniquement. Ils aiment la balle. Mais ils n'ont pas idée de la tactique moderne, ils sont trop isolés, explique-t-il. Et ils manquent aussi de condition physique, ils sont tout fluets !»

Attablé devant un cappuccino dans le meilleur hôtel de Iéna, sa ville est-allemande, Bernd Stange n'est plus qu'entraîneur à distance : l'ambassade d'Allemagne à Bagdad l'a sommé de quitter l'Irak, ce qu'il s'est empressé de faire. Sa femme avait préféré rester à Iéna. «De toute façon, mes joueurs allaient être mobili

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