Les gens attendent, les taxis attendent, l'employé chargé de connecter gens et taxis attend. Et l'homme en imperméable beige s'impatiente. «Ça ne fonctionne pas.» Sa manie, c'est «réduire le bordel». Il imagine l'aéroport au cordeau, les voitures en épis, les clients dans des chicanes. Guillaume Sarkozy cite un autre Sarkozy célèbre : «On doit tous partir sur la même ligne, mais on n'est pas forcés d'arriver tous sur la même ligne.»
Patron de PME, numéro 2 du Medef, il aime être le chef. Vaincre et convaincre, c'est «dans les tripes». Ancien combattant des 35 heures, dans les bataillons du textile, il a laissé à ses adversaires CGT et Cfdt, le souvenir d'un concurrent dur, mais loyal. «Mon titre de gloire, raconte-t-il, c'est d'être allé discuter devant 500 militants CGT à Montreuil. Je les avais comme ça. Après, ils m'ont invité à la Fête de l'Huma.» Bagarreur, ambitieux, ses bulletins scolaires le disaient déjà. «A l'école Saint-Louis, en trois mois, j'étais passé de simple acolyte de la Sainte Vierge à servant de messe chef. Je claquais deux morceaux de bois et quarante enfants de choeur se mettaient en rang. J'adorais ça.» Il dirige les Tissages de Picardie, 120 salariés, et il est depuis janvier l'homme du Medef pour les retraites. «Dossier piégé, personne ne s'est précipité», remarque un permanent du syndicat patronal. En 1993, quand son frère occupait le ministère du Budget, Guillaume Sarkozy n'y aurait pas mis le pied : «On s'engueulait à longueur de temps, sur la tax