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Libération
Portrait

Crimes et châtiments

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publié le 13 mai 2003 à 22h59

Le patron de la brigade criminelle de Paris a l'étoffe d'un chef d'équipe de taille XXL, mais pas le nombrilisme d'un héros solitaire. La nuit, le «Seigneur» du 36 quai des Orfèvres enfile plus volontiers la parka à capuche que le costard-cravate, pour rejoindre ses hommes sur les lieux du crime. Il ne s'agit pas de tremper les mains dans le sang ou de résoudre à lui seul l'enquête, mais de sentir l'atmosphère des meurtres, «de tourner, respirer, d'emmagasiner une masse d'infos pour essayer de comprendre». Sportif, svelte et musclé, Frédéric Péchenard, 46 ans, occupe le mythique bureau «315» avec ses fauteuils en cuir avachis et ses fenêtres qui donnent sur le pont Neuf. Une pièce dépouillée. Trois lithographies données par sa femme, son casque de scooter, ses médailles de l'Antigang et de la BRB, mais pas de photo de ses deux chérubins.

De sa dunette au-dessus de la Seine, le commissaire Péchenard plonge dans les méandres du crime universel. Chez les bourgeois de la Villa Montmorency à Paris, les SDF polonais de Montreuil ou les bandits de feu Francis le Belge. 50 à 60 meurtres urbains échouent à la Crime chaque année. Pour «aller au fond des choses», Péchenard insuffle un «esprit d'équipe» à une centaine d'enquêteurs : «On est tous liés par les affaires dramatiques, on s'agrippe». Simple et direct malgré son rang, le chef se présente parfois aux criminels les mains dans les poches. Ainsi, face à Richard Durn, le tireur du conseil municipal de Nanterre le 27 mars 2002 qui le