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Portrait

Larmes et bagages.

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Abderrezak Besseghir, 27 ans, bagagiste à Roissy, victime d'une cabale de sa belle-famille, accusé de terrorisme puis innocenté.
publié le 23 mai 2003 à 23h05
(mis à jour le 23 mai 2003 à 23h05)

A vingt-sept ans, Abderrezak Besseghir a la vie devant lui, mais il dit dans un livre (1) qu'elle ne lui «appartient plus». Pourtant il ne voulait surtout pas se faire remarquer. Il voulait vivre tranquille, comme le lui conseillait souvent sa mère : «Préserve-toi, sois discret et Dieu en fera autant.»

Abderrezak Besseghir est «LE» bagagiste de Roissy. Celui qui, le 28 décembre 2002, s'est retrouvé accusé de terrorisme avant d'être innocenté deux semaines plus tard après la découverte de la machination montée par sa belle-famille (2). Mais «Abdou», comme l'appellent ses proches, continue de croire que, «si nous étions trois cents dans un train, je serais le genre de personne que l'on remarquerait le moins». Pourtant, il y a des gens qui l'arrêtent dans la rue en lui demandant «Ce n'est pas toi le bagagiste ?» «Ils me serrent la main. Ça me gêne. Je ne suis pas Zidane.»

Cela fait maintenant cinq mois qu'Abderrezak Besseghir s'égare au milieu de ces images de lui qu'il a vus surgir sur les écrans de télévision. «Parfois, je me dis que ce n'est pas moi.» Il était l'ennemi public numéro 1 quand on a trouvé des armes et des explosifs dans le coffre de sa voiture. «J'étais devenu le nouveau terroriste au visage lisse. Il y avait des indices qui ne concordaient pas, mais la seule chose qui collait pour les policiers, c'était que j'étais arabe, musulman pratiquant et que je travaillais à Roissy», martèle Besseghir. «Dans son histoire, il y avait tous les ingrédients pour que ça fasse

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