Monaco, jusqu'à présent, c'était Rainier le prince d'opérette devenu mari mondialement jalousé de la blonde glacée la plus hot de chez Hitchcock, Caroline, l'aînée délurée tardivement amendée, Albert, le successeur empêché pour cause de célibat têtu, Stéphanie, la déjantée ingérable. Ce pourrait être lui aussi dans les années à venir, un homme encore jeune, à la courtoisie rodée, dents blanches et soucis presque obsessionnel de com-mu-ni-quer : Stéphane Valéri, 41 ans, est depuis février le nouveau, et plus jeune, président du Conseil national monégasque, le miniparlement local qui compte 24 conseillers et des pouvoirs limités. A force de répéter qu'une nouvelle génération devait enfin émerger à Monaco, il a fait souffler la brise imperceptible du changement sur la place du Casino où le seul rouge affiché est celui des tapis grand luxe de l'hôtel de Paris.
L'événement ne changera pas la face du micro-Etat mais a balayé un groupe de caciques qui squattait les lieux depuis trois décennies. La «génération Valéri», en gros les 20-40 ans de la principauté, n'a pas de grandes illusions lyriques. Et ce «démocrate» sans aucun atome républicain ne promet pas des lendemains qui chantent, car le refrain de la riche chorale monégasque ne lui semble pas foncièrement mauvais. «Libéral-social» convaincu des bienfaits du profit, il ne remet pas en cause le business made in Monaco, se plaint d'ailleurs des caricatures présentant «[son] pays» comme un repaire de mafieux mondialisés et, raffari