Quand Lisa Marie Presley jouait, fillette, dans son jardin, il y avait tout autour, le nez écrasé contre la barrière, des gens qui la regardaient. Ils l'appelaient. «Lisa, Lisa, viens là, on t'aime.» Parfois, la gamine approchait. Alors les «fous», comme elle dit, lui confiaient un appareil photo. Et leur espoir le plus insensé : obtenir, par l'entremise de l'enfant, un petit bout de mythe, un instantané du dieu vivant. Lisa Marie prenait l'appareil. Et le jetait, sous leurs yeux, dans les buissons. Elle éclate de rire, nerveuse, gestes saccadés, clope mal allumée. «Ça, c'était les bons jours. Parfois, c'est moi qui les bombardais. Je leur lançais des trucs à la figure. Et ils ne bougeaient pas.» Nouveau rire mal à l'aise.
Lisa Marie Presley, 35 ans, fille de la plus grande légende musicale planétaire, Elvis Presley, est en «promo» à Paris. But : vendre son disque, écrit, composé et interprété par elle. Son premier, jusque-là elle était «juste star», mais «star de rien». Une promo, donc, qui, malgré l'inévitable nuée de personal assistants hystériques, a du mal à entrer dans les cases insipides de ce genre d'exercice. Le discours n'est pas rodé, il dérape, digresse, se perd en «euh» et en «fuck». Le regard n'est pas assuré, il teste, scrute, balaye tous azimuts. Bien sûr, il y a le maquillage, impeccable, le pantalon de cuir et les boots de rockeuse. Mais le vernis fuchsia ne masque pas les ongles rongés jusqu'au trognon, la chair à vif au bout des doigts.
Pourtant, Lisa Marie