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Portrait

Signe et persiste

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publié le 7 juin 2003 à 23h19

On dit de Jean-Marie Toulisse qu'il est «en bois dur». Tout sec. Comme son corps, où seuls ses yeux roulent et brillent. Comme sa volonté deÊparvenir à un résultat. «Il sait ne pas être tendre», paraphrase Nicole Notat. Convaincu et dur au mal, comme ceux de sa région d'origine, le Nord-Pas-de-Calais et ses houillères. Un méthodique à la voix douce mais sans appel, de ceux qui ne supportent ni l'amateurisme ni l'esquive. Qui préfèrent le poing sur la table aux précautions oratoires. «Pendant les négociations du 14 mai, il y allait comme s'il montait sur le tonneau, rapporte Alain Petitjean, qui travaille à la CFDT avec lui sur les retraites. A tel point que Chérèque, le patron, a dû lui dire de se calmer.»

Pourtant, le 15 mai, Jean-Marie Toulisse a signé. Quand FO et la CGT battent le pavé et bloquent les dépôts, le secrétaire national chargé des retraites à la CFDT s'entête à prendre son TGV Paris-Lille quotidien. Et à dire qu'en paraphant le plan Fillon, il a sauvé la répartition. Contre l'avis d'une partie de sa base. «Ils étaient en désaccord avec moi avant la réforme des retraites, ils le sont aujourd'hui, ils le seront demain, expédie-t-il. Ça fait vingt ans qu'ils considèrent que je trahis.»

Jean-Marie Toulisse partage la ligne de cogestion de la CFDT mise en place par Notat, qui l'avait appelé au secrétariat national. L'ex-patronne de la CFDT dit de lui : «C'est un capitaine de navire. Même quand ça tangue, il garde le cap. En ce moment, il est dans son élément.»

Pugnac

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