Sébastien Loeb aime «danser» sur l'asphalte. Le jeune homme, trentenaire l'an prochain, ne conduit pas. Il «danse» de rallye en rallye, alors que ses adversaires eux «allument», «avalent», «dévalent» ou au mieux «glissent». Lorsqu'il évoque ses courses, ses mains se rapprochent, dessinent des trajectoires imaginaires et ses yeux couleur acier, s'illuminent. Comme un gamin qui vient de recevoir sa pre mière Majorette. Il est au volant de sa Citroën Xsara WRC et se balance de virage en virage, cherchant la trajectoire la plus rapide, la plus efficace mais aussi la plus lumineuse, la plus étonnante. A compter d'aujourd'hui, Loeb est en représentation à Chypre, pour le prochain rallye-ballet de la saison. Avec comme il l'avoue timidement, une très légère pointe d'accent alsacien dans la voix, «le potentiel» pour l'emporter.
Gueule à la Elvis époque 50's, petit corps musculeux, sculpté par des années de gymnastique auprès d'un papa professeur d'EPS, Loeb est plus le genre Steve Warson que Michel Vaillant. Contrairement à la plupart de ses adversaires, il n'est pas né avec un volant en argent dans la bouche. Ça n'empêche : un jour, il sera champion du monde. Tout le petit milieu du rallye le lui a prédit. Son maître, une des références française, Didier Auriol, le lui a assuré. Son patron, Guy Fréquelin, directeur de Citroën Sport, en est tellement persuadé qu'il se demande comment garder «Seb'» dans son écurie. Quant à l'actuel champion du monde, le Suédois Marcus Grönholm, il a f