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Libération
Portrait

Gréviste, t'es foutu.

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publié le 24 juin 2003 à 23h31

A la sortie de Sciences-Po, le portable sonne. «Merde, c'est Newsweek», dit-elle en enfilant son oreillette. Pas le temps de souffler : un journaliste japonais vient de la quitter. Trop dur d'être une star à 21 ans. Trop stressant, aussi : un militant des Verts l'a prise à partie, la veille, dans les jardins soignés de sa grande école. Sabine Herold a aussi reçu des menaces de la part de syndicalistes malveillants ; elle a déposé une main courante au commissariat, mis son numéro sur liste rouge et retiré son nom de sa sonnette.

A l'entendre, il ne fait pas bon prôner le libéralisme en France, «le pays de la dictature syndicale». Pied de nez aux communistes, son association a pris le nom d'un poème de Paul Eluard : Liberté, j'écris ton nom, qui regroupe quelques dizaines d'étudiants libéraux de la rue Saint-Guillaume à Paris. Ils sont les seuls amis dont elle parle. Leur fait d'armes: avoir organisé, dimanche 15 juin, une des plus grandes manifestations de droite depuis celle de l'école libre en 1984. Avec pour simple mot d'ordre : non au blocage syndical, oui à la réforme gouvernementale. Placés en tête de cortège, ces bébés Madelin ont réussi leur coup. Et Sabine Herold, qui a défilé avec deux gardes du corps, a réussi à faire parler d'elle.

Teint de porcelaine, petit gabarit et grande gueule qui déteste la glande étudiante au café, les médias ont vite fait de lui trouver un surnom : la «Jeanne d'Arc des libéraux». Ainsi l'a baptisée le Figaro Magazine. Puis le Daily Telegrap

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