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Libération
Portrait

La petite main

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publié le 1er juillet 2003 à 23h38

C'est un parfait inconnu. Qui remplace une bête des médias que les gens dans la rue apostrophent volontiers. Dans les locaux de SOS Racisme, Dominique Sopo, le nouveau président de l'association, n'a pas encore pris ces marques. «J'emprunte ton bureau une minute», prévient Malek Boutih, très à l'aise dans le fauteuil en cuir qui fut le sien, entouré de souvenirs personnels (un chandelier à sept branches, une main de Fatma et le texte du Dictateur de Chaplin). On cherche en vain les marques de son successeur, mais il est trop tôt. De toute façon, le garçon n'est pas du genre «pousse-toi-de-là-que-je-m'y-mette».

Le sortant défend chaleureusement son successeur. Il a toutes les qualités pour réussir : «C'est un homme de tête», «un architecte, très doué pour l'organisation». Et, surtout : «Il ne me ressemble pas.» Boutih le passionné, le volubile. Sopo, animal à sang froid, homme de l'ombre ? Pendant que le premier, volcanique, fait l'éloge du second («Il a un côté granit», «méthodique et calme»), on frappe. «C'était juste pour dire que le photographe était arrivé», souffle Dominique Sopo, d'une petite voix. Avant de refermer la porte, très poliment.

Difficile d'endosser ce nouveau costume. «Sopo», comme l'appellent ses proches, en a conscience. Quand on lui a proposé le poste, il s'est lui-même étonné : «Pourquoi moi ?» Il prétend d'ailleurs qu'il ne fut pas facile à convaincre. «Surtout à cause de l'exposition publique qu'un président de SOS Racisme doit subir.» Maintenant qu'il

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