Il a trouvé la formule : «Je souhaite que Dominique Baudis soit innocent dans cette affaire Alègre.» Sans acrimonie apparente, donc, mais tout à la culture du doute d'un professionnel de l'information. C'est ainsi que le patron de la Dépêche du Midi s'est présenté au micro d'Europe 1, pour répondre à l'ancien maire de Toulouse qui l'accuse d'être au coeur du «complot» visant à le déstabiliser. Jean-Michel Baylet, sempiternellement affublé du sobriquet de «veau sous la mère» depuis ses débuts dans le quotidien dirigé par madame sa maman, n'avait pas habitué son public à une telle adresse verbale. Moins de deux ans après l'explosion d'AZF, l'af faire Alègre fournit à la Dépêche du Midi une deuxième occasion de se distinguer. Le journal ne l'a pas loupée. Son président-directeur général non plus.
Au deuxième café après son bol de chocolat du matin, le patron de presse reconnaît n'avoir jamais cultivé autre chose qu'un provincialisme sans élégance. «Parce que je suis un provincial, dit-il. Et que je préférerai toujours le Tarn-et-Garonne à Paris.» Ses amis politiques à gauche s'en étonnent, tel le socialiste Henri Emmanuelli qui juge que «Baylet se donne des airs lourdauds qu'il ne mérite pas». Ses amis tout court ont le sentiment de connaître un autre bonhomme que celui qui vient de temps en temps mâchonner son accent méridional à la télévision. «Mes copains ? interdit le PDG, vous ne saurez pas qui ils sont. Ils sont modestes, ce ne sont pas des bourgeois.» Hafid, animateur soc