Menu
Libération
Portrait

Comme à la parade.

Article réservé aux abonnés
publié le 14 juillet 2003 à 23h54

Le militaire debout aux côtés de Jacques Chirac dans le command car qui descend les Champs-Elysées, c'est lui. Le général Henri Bentegeat est le chef d'état-major des armées, le «cema», disent les militaires. Nommé en octobre, c'est, à ce poste, son premier 14 Juillet. Pour le bicentenaire de la Révolution, il avait défilé à la tête du RICM (1), l'un des plus prestigieux régiments de l'armée. Quatorze ans plus tard, il est désormais le premier soldat de France.

C'est un profond changement de style à la tête des armées. Plus urbain, moins prussien. En arrivant dans son bureau parisien, dont les fenêtres donnent sur le boulevard Saint-Germain, il a rapidement fait changer les rideaux. «Je voulais quelque chose de plus moderne, de moins solennel», explique-t-il. Tout l'homme est là. «C'est le contraire de l'idée que l'on se fait du militaire caricatural», assure une jeune femme, pourtant «issue d'une culture antimilitariste». «Un garçon élégant et raffiné», juge un colonel. Le patron des armées est un séducteur. Il parle d'une voix douce en penchant légèrement la tête, écoute en souriant son interlocuteur. On le voit plus en abbé de cour du XVIIe siècle qu'en reître de la Renaissance. «Je ne l'ai jamais vu se mettre en colère», note Catherine Colonna, qui a longtemps travaillé avec lui à l'Elysée.

Dans une société militaire où l'on critique volontiers les «poireaux» (les généraux), Henri Bentegeat semble être une exception. Au risque de la flagornerie, il nous faut bien constater

Les plus lus