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Libération
Portrait

Anticorps de métier.

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publié le 15 juillet 2003 à 23h56

Fatigué, ce soir-là, après une journée de fou, comme il les aime. Le visage tiré, mais il assure. Comme toujours. Elégant et discret. Jamais, il ne s'énervera. «Attendez, je vais me faire un café, c'est ma drogue.» Michel Kazatchkine a débarqué d'Ouagadougou à 5 h 30 du matin, après deux jours de visite et d'innombrables rencontres... Arrivé à Paris, il est parti dormir deux petites heures chez lui. Retour à l'ANRS, l'Agence nationale de recherche sur le sida qu'il dirige, puis rendez-vous à l'Elysée avec le conseiller diplomatique pour discuter du congrès qui a commencé dimanche à Paris qu'il préside avec pour invités Jacques Chirac, Nelson Mandela, Romano Prodi, etc. Retour à l'ANRS. Et ça continue. Rencontre avec des chercheurs, puis avec le secrétaire de l'ANRS pour discuter budget car l'agence vient de perdre 10 % de ses subventions. Ensuite, deux heures de conférence de presse vidéo avec la presse américaine. Et ce soir, dîner de travail avec les coresponsables du congrès.

«Ça va vite, mais tout est important», dit-il. Michel Kazatchkine parle lentement mais court après le temps. Et c'est le reproche qu'on lui fait habituellement, celui de n'être jamais là. Il s'occupe de trop de choses, arrive toujours en retard. Délaisse son laboratoire de recherche, n'assure plus vraiment les fonctions de chef de service en immunologie à l'hôpital Georges- Pompidou. «J'espère que j'arriverai à dîner, dimanche soir avec ma fille», lâche-t-il. «Voyez, dit-il, le congrès se termine le 1

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