Même sans cagoule, il reste clandestin. Homme public, Emile Zuccarelli s'échine à rester secret. Pas par snobisme, même s'il est le produit de la bourgeoisie bastiaise. Pas par obligation policière, même s'il a été victime de deux attentats à l'explosif. Simplement par goût, par tempérament. «Milou», «Zucca», «Emile» les appellations un rien condescendantes sont au choix ne s'aime pas. «Pas trop», reconnaît-il, avouant préférer «admirer un coucher de soleil sur la Méditerranée que voir [sa] tête dans un miroir». En conséquence, il ne voit pas pourquoi il partagerait avec d'autres ce qu'il n'apprécie guère. Ce grand garçon pas loin du mètre quatre-vingt-dix est sans doute une rare exception dans le milieu politique français, où le narcissisme est, à la fois, le viatique nécessaire à l'engagement et la source de la réussite. Mais, Emile Zuccarelli n'est pas un homme politique. Il l'est devenu. Malgré lui. A cause de son nom et pour dire «non».
Le 6 juillet au soir, il a sué quelques gouttes, a versé quelques larmes, s'est obligé à ne pas fumer (il a arrêté il y a quatre mois) et a chanté la Marseillaise devant le monument aux morts de Bastia. Un grand nombre de ses administrés bastiais et une petite mais suffisante majorité de Corses venaient d'adresser un «non» ferme à la réforme institutionnelle qui leur était soumise. Et du coup, «l'île reste dans la République», résume Zuccarelli. Désormais, il fait figure de héraut de ce «non». Durant la campagne référendaire, «il