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Libération
Portrait

J'avais dessiné sur le sable

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publié le 18 juillet 2003 à 0h04

Un gentil garçon a fait l'année dernière un beau dessin de plage pour le maire de Paris. Après, on a mis les parasols, les transats et les palmiers sur les quais de la Seine, comme c'était sur l'image. A la fin de l'été, on a démonté. Les gens étaient très contents et le maire aussi.

Jean-Christophe Choblet, 36 ans, scénographe, fait le métier qui lui va. Il «raconte des histoires». L'an dernier, il a raconté à deux millions de visiteurs qu'ils étaient à la plage. «Si les gens n'y croient pas, la scénographie, ça ne marche pas.» Ils y ont cru. Les promeneurs ont été «les acteurs de Paris-Plage», en costume (maillot de bain), avec accessoires (pique-nique) et rôle (bronzer). En apparence, Choblet ne s'est pas pris la tête : Bertrand Delanoë, maire de Paris, «voulait un événement sur les quais de la Seine sur le thème de la plage». Le scénographe a répondu avec «du classique»: parasols et cabines de bains, rayures et transats, sable et palmiers en pots. Paris-Plage a été créé de manière légère, rapide, simple.

Choblet aussi a l'air léger. Il est gai, souriant, ravi du «conte de fées» qui lui arrive. Fils d'un menuisier et d'une ouvrière, il vient de la banlieue sud ­ «cité des Roses rouges à Villejuif, collège Karl-Marx, rue Youri-Gagarine», habite «en location» à 4 kilomètres d'Uzès (Gard), a quitté Paris il y a dix ans. Il n'est ni cynique, ni blasé. Et ne s'acharne pas à donner une image de profondeur. L'an dernier, il a été «abasourdi» par le succès. Quand Denis Baupin, adjo

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