Thème : Denis Dercourt, cinéaste et altiste. Sort son troisième long métrage : Mes enfants ne sont pas comme les autres. Molto semplice, en apparence. Un auteur et réalisateur s'empare de sa vie pour raconter une histoire. Ici celle d'un musicien, père tyrannique, joué par Richard Berry, veuf d'une violoncelliste solo. Lui, également violoncelliste, mais enterré vif dans l'orchestre, se vengera avec (donc sur) ses enfants : un fils pianiste, une fille violoncelliste. Elle sera soliste, comme maman. Père abusif et nécessaire à la fois : en musique comme en sport, il faut dompter le corps, au millimètre, dès l'enfance.
Dercourt l'a vécu. Premier cours de violon à 9 ans. Plus tard, il basculera vers l'alto, qui exige moins de virtuosité et dont il tombe amoureux. Le cinéma commence jeune aussi. «A 10 ans, il récupérait des chutes de pellicule, les grattait et projetait des dessins animés sur une lampe magique de fortune», se souvient Tom, son frère et producteur. Vices de famille : un père producteur de séries télé à succès, comme les Brigades du Tigre ; une mère professeur de piano. Les échappées artistiques de Denis, aîné des quatre enfants, ne détonnent pas dans ce milieu catho versant ouvert. Musique ou cinéma, l'obsession est la même : «Justesse et rythme».
Variation 1 : le boulimique de travail. Molto vivace. Pêle-mêle : un bac C à Louis-le-Grand (Paris Ve) à 16 ans ; Sciences-Po, où il enseignera ensuite ; des études de philo ; l'écriture et la publication de poèmes ; les