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Femme d'actions

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publié le 7 août 2003 à 0h32

«Je vais me placer à mon bureau, comme cela je pourrai vérifier s'il arrive des e-mails», précise d'emblée Colette Neuville, la présidente de l'Association pour la défense des actionnaires minoritaires (Adam). Elle tient dans l'axe de son regard deux écrans, un pour les mails et l'autre pour les cours de Bourse : «Les OPA arrivent sans prévenir !» Elle avait prévu des vacances, comme tous les étés, dans une maison louée en Normandie, avec son mobile et son ordinateur portable. Mais son combat du moment, contre Jean-Marie Messier, en a décidé autrement. Elle multiplie donc les navettes en plein cagnard entre son minuscule bureau à Chartres et la capitale.

Depuis 1991, Colette Neuville et l'Adam sont inséparables. A l'origine, un fait divers. Colette Neuville possède un portefeuille chez un agent de change qui fait faillite. Elle vole au secours des victimes, dont elle fait partie, engage des procédures, et gagne. Elle fonde l'Adam, c'est la révélation : «J'avais trouvé la méthode : on part d'un cas particulier, un épisode boursier où les petits actionnaires sont malmenés, on le porte sur la scène juridique et médiatique. Et on se sert de l'opinion publique pour modifier les règles du jeu.» Elle a 53 ans, sa nouvelle vie commence. La ménagère, appliquée à suivre son mari et à élever ses cinq enfants, s'est découvert une vocation. Elle monte une manifestation, piétine place de la Bourse à Paris avec les petits actionnaires spoliés. Défilé emblématique d'une génération de boursic

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