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Malek Boutih Pote à modeler

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Malek Boutih, 38 ans. Ancien patron de SOS Racisme, il cherche à bousculer le PS, qui l’a fait entrer dans son bureau national.
publié le 12 août 2003 à 0h35

Il a une gueule de rescapé. Une tête d’Arabe sur un corps qui claudique. Un corps qui raconte d’âpres batailles. Il est comme ça depuis toujours. Depuis qu’il a l’âge de se reconnaître dans le miroir, qui lui raconta sa polio attrapée à neuf mois dans un baraquement sans eau de Levallois-Perret, et lui promit si peu. «Je suis le portrait type de celui qui ne peut pas accéder à la tête d’un parti politique.» Laissez-le parler, laissez-lui le temps de quelques mots, il prend dix centimètres et des pectoraux. Lui voilà aussitôt une gueule de conquérant, qui a forcé les portes de la République, s’est joué de la broyeuse sentinelle qui hache menu tout basané fils de personne qui serait candidat au sommet de la politique. Malek Boutih, 38 ans, ex-patron de SOS Racisme, a fait cette année son entrée dans les instances dirigeantes du PS.

«Première, deuxième, troisième génération... Nous sommes tous des enfants d'immigrés.» Ces mots, premiers slogans d'une marche beur, flottent dans sa mémoire comme ses premiers pas dans la vie publique. Il a poussé la porte de SOS Racisme en 1985, quelques jours après le passage de Harlem Désir à l'émission de Michel Polac. «Le lendemain, il s'installait», se souvient Julien Dray. Boutih, c'est la deuxième génération. Celle née en France de parents venus du bled. «J'appartiens donc à la première génération des nouveaux Français. On ne savait pas qui on était. Nous n'étions pas visibles pour nous-mêmes. Nous sommes apparus aux yeux de la société en mê

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