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Libération
Portrait

Avis au consommateur

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publié le 23 septembre 2003 à 1h05

«Les drogues, disait le gourou du LSD, Timothy Leary, fort disert en la matière, sont des substances qui provoquent des comportements irrationnels et délirants chez ceux qui n'en prennent jamais.» De là à penser que ceux qui en prennent sont les mieux placés pour en parler, il n'y a qu'un pas. Que Jean-Marc Priez, non moins disert en la matière, a visiblement franchi : «Les gens qui ne connaissent pas les drogues et produisent des discours dessus ne m'intéressent pas. On ne peut pas se passer de la connaissance des consommateurs», juge l'ancien président de Techno plus, 46 ans, père de deux garçons, un faux air de bon docteur relooké teufeur et... passible aujourd'hui devant la XVIe chambre du tribunal correctionnel de Paris de dix ans de prison pour «provocation» et «facilitation» de l'usage de stupéfiants.

Les raves, cet anticonformiste persistant les a découvertes en 1993, à Berlin, au cours d'un voyage pour Aides, où il s'occupe alors de formation. Un flash. «J'ai toujours été mauvais danseur et la techno ne demandait pas à mon corps de se mettre en scène mais à ma tête de danser.» Deux ans plus tard, de jeunes ravers qui ont monté une association pour informer les amateurs de «pilules d'amour» sur les précautions à prendre franchissent la porte de son bureau. Ils cherchent une formation à la réduction des risques, lui de nouveaux horizons. Quelques mois plus tard, Jean-Marc Priez devient membre de Techno Plus puis en prend la tête.

A ceux qui ne voient dans les raves que

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