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Libération
Portrait

Ex-Terminator

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publié le 8 octobre 2003 à 1h18

On ne voit que lui. Lui, c'est ce bide, rond comme une outre, qui affleure sous la chemise. Là-haut, au-dessus du ventre, c'est Edward Furlong. Sans doute a-t-il fallu deux ou trois vies avant d'en arriver là. Celle de la nuit, celle de la dépendance, l'hollywoodienne peut-être aussi. Il y a comme un anachronisme à deviner cette chair tendue, et au nord ce visage encore et toujours juvénile, gueule d'ange déchu. Qu'est-il donc arrivé ? Combien de temps depuis qu'il a été découvert gamin dans Terminator 2 ? Dix ans ? Quinze ans ? Qu'importe. Edward Furlong n'est pas de 2003. Quel âge a-t-il ? Lui dit 26. Sûr, il ment. Il a moins. C'est un gosse, qui prend une grosse voix, qui s'imite rentrant du boulot. Ou beaucoup plus, vieux sage qui a trop vécu. Qui est dans le business depuis des siècles.

1990, Pasadena, Californie, banlieue de Los Angeles. Un après-midi comme il y en a tant, comme il y en a trop pour des gosses délaissés, traînant leurs baskets, leur sweat-shirt et leur ennui à la maison de quartier du coin. «Je crois qu'on avait pris des ecstasys, j'ai pas compris, une femme est venue me proposer de jouer dans un film.» Edward rentre chez lui, il ne sait pas que Terminator 2, James Cameron et la gloire sont au bout du premier chemin, au commencement de l'autre. «Je suis tombé amoureux de la comédie, je ne veux rien faire d'autre.»

Placardé poster-boy mondial de chambres tout juste pubères (grâce à sa mèche de cheveux rebelle, modèle des préaux pendant cinq ans), il se pla