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Libération
Portrait

Lettres et avoirs.

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publié le 18 octobre 2003 à 1h26

Comment qualifier deux mètres six d'élégance qui pèsent plusieurs millions de dol lars ? Géantissime, immense ? Michael Crichton, 61 ans, auteur de best-sellers, reçoit dans une suite d'un grand hôtel. L'auteur se déplie de son fauteuil pour vous accueillir et se contorsionne pour éviter les linteaux des portes. On pensait rencontrer un loup, mais la gêne d'être si grand lui donne un air d'agneau. La faute à la quatrième de couverture de son nouveau roman. Elle donne à voir une trombine de carnassier au sourire aiguisé. En réalité, l'auteur de Jurassic Park, créateur de la série Urgences, est plutôt un gars modeste et réservé.

Michael Crichton est en France pour présenter la Proie. Une incursion glaçante dans le nanomonde, là où on asticote les atomes (à l'échelle du millionième de millimètre). On retrouve dans cet ouvrage sans surprise les vieilles ficelles du succès «crichtonien» : des chercheurs naïfs ou diaboliques à souhait, avec, en toile de fond, la Science démoniaque, celle des assoiffés de pouvoir. Nul doute que la Proie se vendra par centaines de milliers, comme tous les romans de l'auteur qui affiche, après trente ans de carrière, 120 millions d'exemplaires vendus dans le monde. «Les gens adorent qu'on explore le futur. Je crois que la science les effraie, à condition que le frisson reste de la fiction. Et pour moi, c'est plus confortable d'explorer les aspects négatifs des technologies que de louer leurs réussites.» S'il croit aux bénéfices du progrès, Crichton ne

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