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Libération
Portrait

Sharleen Spiteri, Tex-sex

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A 36 ans, nature et sophistiquée, la chanteuse des Ecossais de Texas a su maintenir à flot le groupe en payant de son personnage glamour.
publié le 20 octobre 2003 à 1h27

Comme métier, quand elle était petite, elle voulait faire Patti Smith. Finalement, elle fait chanteuse de Texas, remplit régulièrement Bercy, et entête métronomiquement les FM. Le public de l’un et les auditeurs des autres n’ont rien à voir avec ceux de son idole de jeunesse, mais Sharleen Spiteri veut croire qu’elles sont toutes les deux de la même famille : celles des «rock stars».

Si les musiques de la Texas girl et de la déglinguée splendide n’ont rien à voir, on peut pourtant comprendre que l’une ait admiré l’autre. Quand on grandit dans l’Ecosse ouvrière des années 70 et 80, difficile de ne pas être fan des Clash et de Patti Smith. De quoi fonder, à 19 ans, un groupe de rock rebelle avec ses potes et s’idéaliser en garçon manqué. «J’ai toujours été bagarreuse…» confie Sharleen.

C’est donc l’histoire d’une coiffeuse écossaise qui a composé un tube surprise dans l’appartement de ses parents et inondé les platines de la Vieille Europe en clamant de sa voix profonde et chaude «I don’t want a lover, I just need a friend». Nous sommes en 1989, la variété anglo-saxonne s’entiche d’un nouveau groupe qui a tous les atouts pour n’être qu’un météore dans le paysage musical chargé de l’époque. Sauf que Sharleen Spiteri est un «chien» : «Quand je mords, je lâche jamais.» Et quinze ans plus tard, Texas est toujours là et sort un cinquième album. Alors la chanteuse se raconte, volubile et intenable sur un canapé d’hôtel où elle tente de pre