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Portrait

Champs alizés

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Ellen MacArthur, 27 ans. Sur les mers, la petite Anglaise impressionne et séduit les Français. Elle repart pour la Transat en double avec Alain Gautier.
publié le 4 novembre 2003 à 1h42
(mis à jour le 4 novembre 2003 à 1h42)

Commençons. C'est un très grand marin, c'est Ellen MacArthur. Mais son débarquement sur la planète mer a surtout fait sensation pour trois raisons. 1) Dans un domaine pas plus macho qu'un autre mais qui se fiche d'instituer la parité, il y a une prime paradoxale au féminin singulier. Reconnaissance publique, sponsors captivés. Il y eut les historiques, militantes de facto : Arthaud et son glamour, Autissier et son intelligence. Et, il y a little Ellen qui pense qu'il est très facile d'être une femme libérée du féminisme et qui dit : «Hommes ou femmes, la mer ne fait pas la différence.» 2) Dans un cirque bleu très franco-français demeure une vieille anglophobie, aussi folklorique que toujours résurgente. Pour faire oublier les éternels Trafalgar, pour que la répulsion se change en fascination, il fallait au moins que l'Anglais soit une Anglaise, et marrante, et nature, et sympa. 3) Dans un univers qui chouchoute ses vieux loups (Chichester, Tabarly, Birch) mais qui, dernièrement, se rassure plutôt auprès de mecs matures (Desjoyaux et sa proche quarantaine), elle a vampé les premiers rôles à un âge très tendre : 25 ans pour son Vendée Globe (2e), 26 ans pour sa Route du rhum (1re en monocoques). Alors, prime pubertaire au féminin comme il s'en voit dans d'autres sports ? Précocité des femmes dans le jeu social (monter plus vite, stagner plus tôt) ? Ou étrangeté individuelle d'un personnage hors norme ? Reprenons.

1) Marine unisexe. Elle porte de grosses baskets très confort, pa

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