Menu
Libération
Portrait

Piqué au jeu

Article réservé aux abonnés
publié le 18 novembre 2003 à 1h56

Préoccupé par son image, Michel Ancel: «Le photographe m'a demandé de prendre diverses attitudes "Matrix" ou joueur halluciné, s'inquiète-t-il. Je lui ai expliqué que nous cherchions à sortir du jeu vidéo "post-ado" ou seuls la taille des flingues et les mensurations des protagonistes importent. Je vous fais confiance pour sélectionner une photo qui corresponde à ce que nous avons pu échanger plutôt qu'à une énième représentation caricaturale des réalisateurs de jeux.» Il a raison. Michel Ancel n'a rien d'une caricature.

L'échange a eu lieu quelques jours plus tôt dans les studios montpelliérains d'Ubisoft. Avec un grand gaillard jovial, la trentaine mais paraissant facilement cinq ans de moins. On a du mal à croire qu'il est à la tête des quarante personnes qui apportent la touche finale à la dernière superproduction maison : Beyond Good and Evil (BG&E). Sauf à resituer le personnage dans sa profession. Michel Ancel est le papa de Rayman, un petit bonhomme jaune avec un gros nez et des mains qui virevoltent. Tout a fait sympathique et surtout très vendeur. Depuis 1995, plus de 13 millions de jeux estampillés Rayman se sont écoulés. Sans doute le plus gros succès de l'industrie française du jeu vidéo. Depuis, Ubisoft lui a donné carte blanche pour BG&E.

On a aussi du mal à imaginer ce jeune homme déjà père de quatre enfants ­ deux avec «chaque femme de [sa] vie» ­ et beau-père de quatre autres, ceux d'Alexandra ­ la deuxième ­, qu'il a épousée. Il faut dire que Michel Ancel a

Les plus lus