Sur l’esplanade du Trocadéro, des milliers d’Antillais se recueillent le 23 mai 2005 pour commémorer la mémoire des victimes de l’esclavage. Les personnalités sirotent un ti’punch derrière la scène quand finalement les spectateurs exultent. Stéphane Pocrain, 32 ans, vient de prendre la parole : «Nous ne retournerons plus jamais en arrière, le mouvement est lancé. La mémoire de l’esclavage, les discriminations au logement, à l’emploi, ne sont pas seulement le problème des Noirs ou des Maghrébins, mais c’est aussi celui de toute la société française.» L’ex-porte-parole des Verts voudrait que ce discours signe son retour. Ses amis le surnomment Pasteur Pocrain.
Hier, il a appelé à la création d'un comité «l'Egalité pour changer» : «Ce n'est pas une nouvelle association antiraciste qui ne dit pas son nom, explique-t-il. C'est un mouvement politique, qui dit : "En France, ce qui est en panne, c'est l'égalité et de là découlent tous les maux."» Mais Stéphane Pocrain n'est connu du grand public que pour son rôle de chroniqueur pince-sans-rire dans l'émission quotidienne On a tout essayé sur France 2.
Depuis qu'il a cessé d'être le porte-parole des Verts en 2002, le militant est, en effet, devenu l'un des membres de la bande à Ruquier, coincé entre le lofter Steevie et le psychanalyste Gérard Miller. Là, dans ce café du commerce télé, les chroniqueurs encensent ou descendent en flammes pièces de théâtre, livres, disques... «Je l'avais repéré dans un débat politique, raconte Laurent Ru