Quand on lui a révélé que certains le situaient entre bourru et carrément pas chaleureux, ses yeux bleus se sont agrandis et Jean-François Lamour, ex-sabreur d'anthologie devenu fine lame chiraquienne, a paru sincèrement choqué. «On dit ça de moi ? Vraiment ? C'est drôle...» Embêté de passer pour un «dur» : on lève un sourcil. Les nombreux supporters du titulaire des Sports, de la Jeunesse et de la Vie associative, nommé par Raffarin en 2002 et confirmé par Villepin en mai 2005, vous expliqueront que l'intéressé tranche avec le modèle qui abonde dans les allées du pouvoir. Lui sort d'un cours secondaire de la République où les médailles il en a eu des trois couleurs tiennent lieu de diplômes. S'il n'est pas le premier sportif à occuper cette fonction (Mazeaud, Herzog, Drut pour la droite, Calmat et Bambuck pour la gauche l'ont précédé), Lamour s'y retouve à un moment où Paris a une chance sérieuse d'emporter les JO. Au mois d'avril, le ministre s'était déplacé à Berlin pour «SportAccord», le Davos du sport au cours duquel les cinq villes candidates se sont disputées comme une matière précieuse le membre du CIO ou le président de fédération internationale. Face à l'Anglais Sébastien Coe, autre ex-champion doré (du 1 500 m), patron de Londres 2012, ultramince, ultramode et ultra-arrogant, lui, épaissi au fil du temps, a bien «tiré», harponnant avec la même efficacité la proie si convoitée. «Il connaît presque tous les membres du CIO, dit un de ses collaborateurs. Il sait l
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