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Libération
Portrait

Il campe sur ses positions

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publié le 31 août 2005 à 3h28

«Je suis le dernier homme libre de Grande-Bretagne, le dernier à pouvoir protester librement. Aujourd'hui, il faut un permis pour manifester.» A 8 heures du matin, Brian démarre au quart de tour. Sa dernière victoire sur le gouvernement de Tony Blair, le 29 juillet, la sixième en quatre ans et demi, a rechargé ses accus. «Ce menteur de Blair veut m'expulser, mais les juges ici font leur boulot. Blair et ses acolytes disent que je bénéficie d'une faille dans la loi. Pourquoi ne veulent-ils pas admettre tout simplement qu'ils sont vaincus ? » La Haute Cour de justice a en effet estimé que la nouvelle loi soumettant les manifestations autour du Parlement à l'autorisation de la police ne s'appliquait pas à Brian. «Le juge s'appelait Moïse. La prochaine fois, j'espère qu'il s'appellera Salomon.»

Cela fait quatre ans et trois mois que Brian Haw campe, nuit et jour, devant le Parlement britannique, sur Parliament Square, entouré de grands hommes en pierre, quelques noms illustres du pays, Peel, Palmerston et, bien sûr, la figure du Commandeur, Churchill. Avec le temps, Brian a construit «une palissade de la honte» avec bouts de carton, pancartes, articles photocopiés et banderoles, rappelant aux passants et automobilistes de ce carrefour infernal du centre de Londres son combat de tous les instants. Son combat ? Il s'installe devant les ogives gothiques de Westminter le 2 juin 2001 pour protester contre les sanctions économiques contre l'Irak. Depuis 2003, c'est contre l'interventio

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