Ioulia Timochenko ne veut pas être prise en photo. D'une petite voix douce, elle explique qu'elle a été prévenue trop tard, qu'elle n'est pas préparée, et propose à la place de choisir dans sa base de photos. Elle a l'air fatiguée, le fard à paillettes argentées dissimule mal ses cernes. Deux fois, trois fois, elle répète qu'elle ne se laissera pas photographier. Puis devant l'impatience grandissante, elle finit par céder : «Attendez-moi, je me maquille.»
L'égérie de la révolution orange est ainsi : inflexible et butée, elle peut faire volte-face lorsqu'elle sent la situation tourner à son désavantage. L'ancienne Première ministre, qui a repris la tête de son parti pour préparer les législatives de mars 2006, est avant tout une professionnelle. De la politique, de l'image, des affaires. Dans tout ce qu'elle entreprend, elle vise l'excellence. Aspire à la première place. Et pour cela, l'improvisation est bannie.
Maquillée, dans son bureau, elle finit par se prêter à la séance photo de bon gré, comme s'il n'y avait jamais eu de bras de fer. Un peu tendue, elle s'inquiète de la lumière électrique sur son visage. A ses côtés, son photographe personnel la rassure. Car Ioulia Timochenko veut aussi tout contrôler. Et son image est l'une de ses armes.
Blonde ou brune, avec ou sans frange, maquillage discret ou agressif... Elle a modelé son apparence au fil des étapes de sa vie. Richissime femme d'affaires dans les années 90, elle s'affiche brune et piquante, en minijupe. Passée à la po