Brahim Asloum reçoit presque à domicile, dans les beaux quartiers parisiens où il s'est récemment installé. Un bar branché et cosy du XVIe arrondissement fait office de salon. Il y a ses habitudes. Pourtant, la jeune et chic clientèle féminine ne se retourne même pas sur la fine silhouette de celui qui s'est imposé comme une vedette de la boxe en France (1). Quand il n'évolue pas entre douze cordes d'un ring, Brahim Asloum sait se faire discret. Déjà, il n'affiche plus la chevelure dorée de ses débuts chez les professionnels. Il s'en expliquera un peu plus tard, une fois trouvé un siège à l'écart de l'agitation et du bruit. Preuve qu'Asloum ne se prend pas pour une star du show-biz, le jeune boxeur n'est pas venu avec une escouade de conseillers ou d'«hommes d'affaires». Bavard, il n'esquive aucun sujet, attentif aux questions, il se montre précis dans ses réponses. Sans toutefois baisser la garde, histoire de ne pas se laisser embarquer dans un corps à corps qu'il n'a pas souhaité. Gants aux poings ou pas, Brahim veut garder la maîtrise du face-à-face.
Lequel permet déjà de comprendre une partie du personnage. Dans le déluge d'éloges servis par les proches, le qualificatif «intelligent» est souvent revenu. Et c'est vrai qu'il y a des regards qui ne trompent pas. Il y a aussi, accroché à une mâchoire volontaire, ce sourire dont Brahim se sert à merveille. Quatrième fils d'une famille de dix enfants, il est longtemps resté le plus chétif. C'est souvent en jouant de son charme