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Libération
Portrait

Auto-stop

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publié le 13 février 2006 à 20h19

Il avait un profil de gendre idéal. Comment prévoir qu'il allait se métamorphoser en tortionnaire d'automobilistes, ce fils de la petite-bourgeoisie normande, monté à Paris dans l'ascenseur social ? Avec ses grands yeux clairs et son allure de poussin ébouriffé, on lui donnerait le bon Dieu sans confession. Et c'est sans hésiter que Bertrand Delanoë en a fait son adjoint aux transports.

Ex-conseiller de Dominique Voynet, son modèle en politique, Denis Baupin n'avait rien de la caricature de l'écolo dogmatique. Il anime l'aile pragmatique des Verts, celle qui prône l'alliance avec les socialistes pour peser, autant que faire ce peu, sur les politiques publiques.

Depuis bientôt cinq ans, Baupin pèse de toutes ses forces, avec obstination. Pour libérer Paris de la «dictature de la bagnole», il élargit les trottoirs, impose des pistes cyclables, des couloirs de bus et des «espaces civilisés». A grands renforts de feux tricolores et de sens interdits, il transforme de larges boulevards en lents chemins de croix pour automobilistes. Au fil des ans et des chantiers, l'exaspération a pris une dimension telle que la droite parisienne se prend à rêver. Denis Baupin, c'est le talon d'Achille de l'intouchable Delanoë. Si on ne l'arrête pas, ce «khmer vert», cet «ayatollah écolo» transformera Paris en un vaste quartier vert où s'égaieront, à bicyclette, des cohortes de bobos désoeuvrés. Le sarkozyste Claude Goasguen, député et conseiller UMP de Paris, raffole des «baupinades». «Au XVIIIe s

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