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Arno Klarsfeld, 39 ans, avocat. Nicolas Sarkozy, son candidat favori, vient de lui confier une mission sur l'article de loi contesté sur les bienfaits de la colonisation.
publié le 31 mai 2006 à 21h24
(mis à jour le 31 mai 2006 à 21h24)

Voici un parcours qui a tous les attributs du romanesque. Voici un architecte qui s'est fait star comme d'autres se font moines. Voici un homme qui a gagné, qui a perdu,qui a poussé des gueulantes et déposé le bilan, mais qui a construit une oeuvre et qui revient triompher au centre d'un pays qui lui a beaucoup manqué. Il a livré l'Institut du monde arabe en 1987, au coeur de ces années 80 qu'il incarna, comme son alter ego le designer Philippe Starck, mais aussi tel un Bernard Tapie intello. Fin juin, presque vingt ans après, la soixantaine venue, le charisme épais et la séduction lasse d'un Monte-Cristo méprisant sa vengeance, il présente le musée des Arts premiers, quai Branly. Entretemps, malgré une reconnaissance internationale, Paris lui a fait subir bien des avanies. La Tour sans fins de la Défense, le Grand Stade, les Halles, autant de rebuffades que ne compensent qu'à demi la tour Agbar de Barcelone, le centre de conférences de Lucerne, ou le musée Reina Sofia à Madrid.

Plan-masse. Pour s'imposer sur la scène publique, il faut une allure immédiatement mémorisable et des emblèmes intangibles. D'abord, le crâne ras. Celui, précurseur d'une époque où les calvities sont passées au napalm de la standardisation pour en finir avec les manigances des réimplanteurs de jeunesse perdue. Un crâne propre à inspirer le cinéaste espagnol Bigas Luna, qui vient de mélanger la tête de Nouvel, le côté obus de la tour Agbar, le souvenir de Gaudí et les mouches qui piquent les créateurs,

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